Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Né le 13 mars 1874 à Paris (XVIIe arr.) ; garçon boucher ; soupçonné d’anarchisme à Paris.
Paul Dupit demeurait chez ses parents, 10 rue Poncelet et il ne travaillait pas, ses parents ayant touché un petit héritage. Lorsqu’ils disparurent, il travailla comme garçon de magasin chez Mme Floret, 5 rue Auber et semblait vivre d’expédients.
Le 5 septembre 1892, Paul Dupit était condamné par le tribunal correctionnel de la Seine à 3 mois de prison, pour vol (il lui était fait application du sursis, aux termes de l’article 1er de la loi du 26 mars 1891).
Depuis juillet 1893, il demeurait chez Mme Féroni, 45 avenue des Ternes et se trouvait sans domicile depuis le début du mois de juillet 1894. Celle-ci était une autrichienne dont le mari était valet de chambre en Amérique. Dupit s’occupait du ménage de Mme Féroni qui le nourrissait en échange.
Le 30 juin 1894, le préfet de police délivra un mandat de perquisition et d’amener à l’encontre de Henri Dupit, son frère, pour association de malfaiteurs.
Lors de la rafle anti anarchiste du 1er juillet 1894, à trois heures du matin, la police s’était présentée au domicile de Henry, 2 rue Vivienne.
Au 5e étage, le commissaire frappait à la porte de la chambre n°8. Comme personne ne répondait, il fit ouvrir la porte par la logeuse et trouva « dormant profondément ou faisant semblant » un individu qui déclara être Paul Dupit , frère d’Henri et , étant sans domicile fixe, occupant la chambre que son frère aîné habitait avec sa compagne avant de partir la veille pour Sèvres. Lors de la perquisition la police avait saisi divers papiers, une fausse clé et une quinzaine de cartouches de revolver. Lors de son interrogatoire il nia être anarchiste, déclarant qu’il ne savait même pas « ce que c’est que l’anarchie » et ignorer où se trouvait son frère, concerné par le mandat d’amener.
Dans une note établie en juillet 1894, la Préfecture de police indiquait que Paul Dupit n’était pas connu de ses services et n’était pas anarchiste, contrairement à son frère.
Poursuivi pour « vagabondage » et « association de malfaiteurs », Paul Dupit fut incarcéré à Mazas avant d’être remis en liberté provisoire le 6 juillet.
Le procureur dans son réquisitoire définitif du 27 juin 1895, considéra que : « Dupit a été arrêté chez son frère, mais personnellement, il n’est pas soupçonné d’être affilié à une association de malfaiteurs » et qu’il n’y avait donc pas lieu de le poursuivre. Le juge d’instruction Meyer prononça un non lieu le 4 juillet 1895.
Le 4 novembre 1895, il demeurait 96 avenue de Villiers.
Le 28 novembre 1895, il était affecté à un bataillon d’infanterie légère d’Afrique, en raison de ses antécédents judiciaires. Le 24 septembre 1897, il passa au 1er régiment de zouaves. Il quitta l’armée le 27 octobre 1898.
Le 8 novembre 1898, il habitait 97 rue Sainte-Catherine à Bordeaux.
Le 19 avril 1899, il s’installa au Sénégal, pour être employé à la maison Delmas de Bordeaux.
Paul Dupit se maria le 20 janvier 1906 à la mairie du XIVe arrondissement avec Marie, Marguerite Maisondieu.
Le 8 août 1914, il fut réformé pour acuité visuelle insuffisante, par la commission de réforme du Sénégal.
Le 20 juillet 1917, il était en congé pour 3 mois à Bordeaux.
Paul Dupit était le frère d’Henri Dupit qui avait été impliqué en 1894 dans l’affaire du groupe de cambrioleurs anarchistes animé par Emile Spannagel et dite bande du Point du Jour..
Lors du procès du groupe de cambrioleurs le 25 juin 1895, Henri Dupit avait été l’un des 9 acquittés tandis qu’avaient été condamnés E. Spannagel et C. Pietri aux travaux forcés.
SOURCES : Notice Henri Dupit du Dictionnaire des militants anarchistes — Archives de Paris D3 U6 51, Etat civil, D4R1 820 Registre matricule 2269.