6e interrogatoire de Régis Meunier par le juge d’instruction d’Angers le 21 février 1894

Je me nomme Régis, Auguste Meunier déjà interrogé.

Q. Avez-vous quelques autres déclarations à faire en ce qui concerne l’inculpation dont vous êtes l’objet ?

R. Non, monsieur le juge d’instruction. Je désire seulement qu’on me remette en liberté, car je ne suis pas partisan de la propagande par le fait et de tout ce qui se passe en ce moment-ci.

Q. Des placards anarchistes d’une très grande violence ont été adressés à Philippe et à Mercier. Supposez-vous qu’on vous en ai adressé à Keranfurus Izella ?

R. Jamais, on ne m’a rien adressé de Londres. Ce serait la première fois. Je ne correspond pas avec eux.

Lecture faite, l’inculpé signe avec nous et le greffier.

7e interrogatoire de Régis Meunier par le juge d’instruction d’Angers le 23 février 1894

Je me nomme Régis, Auguste Meunier déjà interrogé.

Q. Il résulte de renseignements qui nous parviennent de Saint-Nazaire, que vous avez été en relation avec un nommé Guillemin Jean-Marie, riveur à la Cie Générale Transatlantique à St Nazaire ?

R. Oui, monsieur. Mais la dernière fois que je suis allé à St Nazaire faire des conférences, en août ou septembre 1893, je ne lui ai plus parlé en le quittant, nous nous sommes brouillés pendant le séjour que j’ai fait à cette époque.

C’est à propos de l’affiche du Père Peinard, qu’il voulait afficher, alors que j’étais d’un avis contraire.

La première fois que j’étais allé à St Nazaire au mois de mai précédent (1893), c’est lui qui m’avait écrit.

J’étais à Angers quand il m’avait écrit, pour me faire venir.

Dans ma correspondance avec lui à cette époque, je pense lui avoir parlé de la grève des tisseurs et même lui avoir envoyé des articles de journaux concernant cette grève.

J’avais connu Guillemin à Nantes, quand j’y habitais, en 1891. Un dimanche, au café, je m’étais rencontré avec lui ; il venait de St Nazaire à Nantes où il connaissait beaucoup de personnes.

Je n’ai jamais été en correspondance suivie avec Guillemin, je ne lui guère écrit que 2 ou 3 lettres. Cette correspondance a complètement cessé à partir du mois de septembre dernier.

Lecture faite, l’inculpé signe avec nous et le greffier.

2 U 2-142 Maine et Loire Archives départementales du Maine et Loire.

Lire le dossier : Les anarchistes à Angers : premières victimes des lois scélérates