L’Univers illustré 16 aout 1894. Gallica
COUR D’ASSISES DE LA SEINE
Présidence de M. Dayras, conseiller.
Audience du 8 août.
AFFILIATION A UNE ASSOCIATION DE MALFAITEURS, (LOI DU 18 DÉCEMBRE 1893). — VOLS QUALIFIÉS ET COMPLICITÉ. — DÉTENTION D’ARMES PROHIBÉES — DÉTENTION D’ENGINS EXPLOSIFS ET DE SUBSTANCES DESTINÉES A ENTRER DANS LA COMPOSITION D’UN EXPLOSIF.
On continue l’audition des témoins :
M. Demagnez raconte le vol dont il a été victime à Nogent-les-Vierges .(Oise) dans la nuit du 29 au 30 janvier 1893.
Mme Demagnez confirme la déposition de son mari.
M. Dupuy, chez lequel Ortiz a été employé, donne sur lui de bons renseignements.
La concierge du n° 66 de la rue de Flandres dit que Chericotti venait souvent voir Ortiz, qui était connu sous le nom de Cazal.
Chericotti conteste le fait.
Gobert, expert en écriture : J’ai vérifié certains documents, entre autres une lettre adressée à Mme Postel et en la possession de Schouppe. Nous sommes arrivé à une précision extrême. Vous pourrez vous-même en faire facilement et indiscutablement la constatation.
M. le président fait passer à M. Gobert la lettre adressée à Mme Postel par Emile Henry, dans laquelle il demandait 30,000 francs parce que le titre volé chez elle n’avait pu être négocié.
Le témoin : Cette lettre est évidemment d’Emile Henry. Chez M. Dupuy où a été employé Emile Henry se trouvent des livres de comptabilité tenus par Henry. Il y a là une petite ronde de fantaisie qui ressemble d’une manière frappante à celle employée dans la lettre à Mme Postel. Nous retrouvons les mêmes mots dans la lettre et dans le mémoire écritpar Henry dans sa prison et qui nous a été communiqué.
Il y a là une similitude étonnante. Le collègue d’Emile Henry et successeur chez M. Dupuy a parfaitement reconnu dans cette lettre l’écriture d Emile Henry. Celui-ci a été employé chez un marchand de tissus; dans cette maison plusieurs employés ont reconnu dans la lettre Postel l’écriture d’Emile Henry.
D. Il n’a pas même dissimulé son écriture ?
— R. Aucunement, il n’avait aucune raison pour le faire.
D. Cette lettre est celle par laquelle Emile Henry réclamait 30,000 francs à Mme Postel.
M. l’avocat général : N’y a-t-il pas un passage dans le mémoire particulièrement identique a la lettre?
— R. C’est exact, le doute n’est pas possible.
D. N’avez-vous pas examiné une lettre signée : Robert?
— R. J’ai examiné cette lettre, elle est d’Emile Henry. |
M. le président donne lecture de cette lettre dans laquelle Henry demande du travail et déclare
« qu’il ne peut accepter aucune prédominance d’aucun camarade d’atelier ».
Le témoin: Cette lettre porte le nom de Matha. Elle a été comparée à une lettre écrite par Emile
Henry à M. Dupuy, son patron. Nous retrouvons les mots identiquement écrits, on croirait que c’est stéréotypé.
D. Vous affirmez que cette lettre est d’Emile Henry?
— R. Absolument. Voilà une lettre signée: André, saisie sur Schouppe et qui émane d’Ortiz d’une manière indiscutable, c’est une constatation et non une vérification.
M. le président donne lecture d’une lettre attribuée à Ortiz.
D. (à Ortiz) : Reconnaissez-vous cette lettre ?
— R. Je ne puis pas me prononcer, l’écriture est si décousue.
M. le président donne lecture d’une lettre signée. : André ; Ortiz, à qui on la montre, déclare
que cette écriture ressemblerait plutôt à la sienne.
Le témoin : Voilà une lettre adressée à M. Lebas, cafetier à la Rivière-Saint-Sauveur et qui émane d’Ortiz, elle était signée Nicole. C’est une écriture rapide, expédiée. L’écriture d’Ortiz est d’une extrême mobilité, nous avons des lettres d’Ortiz écrites a M. le procureur de la République chez M. Dupuy, son patron, et le rapprochement de ces documents ne permet aucun
doute.
D. C’est un document qui s’applique à Ortiz et à Nicole.
Ortiz : Je me fais fort de démontrer que ces constatations sont inexactes et qu’on pourrait en faire de
nombreuses qui les détruiraient.
Le témoin : Je tiens a faire remarquer la forme particulière de la lettre l du nom de Nicole et dans une autre saisie sur Schouppe on retrouve une forme de la lettre l identique.
Me Morel : M. le président voudrait-il extraire du dossier le petit cahier de Marie Soubrier et me le remettre.
Je désirerais que M. l’expert indique combien d’écritures différentes il relève à cette page.
Le témoin : Ces écritures paraissent très variées à première vue.
Me Morel : Quelle est la ligne qui émane de la plume la plus exercée ?
— R. C’est la dernière.
Beihomme, expert en écriture, confirme la déposition de M. Gobert. Il déclare que la lettre écrite à
Mme Postel est d’Emile Henry.
Femme Dupuis (Alphonsine), concierge, rue Lepic, 69 : Dans la maison habitait un M. Kampfmeyer
qui est parti. 11 m’a dit de remettre ses lettres à M. Cohen.
D. Il parlait français?
— R. Mal, mais je l’ai compris tout de même.
D. Qui vous a payé les étrennes de la maison au 1er janvier ?
— R. M. Fénéon.
D. En janvier M. Matha est venu et est resté deux mois à peu près. Personne ne venait le voir.
Mouret (Jean), concierge, rue Lepic, 78 : M. Fénéon a logé dans la maison, il était lié avec M. Cohen qui venait tous les jours, puis M. Matha. M. Ortiz serait venu, mais je ne puis pas l’affirmer. Je le connais de vue.
D. Est-ce que Fénéon ne recevait pas, très tard, chez lui, beaucoup de monde ?
— R. Oui, jusqu’à deux heures du matin, des personnes que je ne connais pas.
D. Son père n’habitait-il pas là ?
— R. Oui. Il a été en retard d’un terme et on a inséré, dans le Père Peinard, un article injurieux pour le propriétaire.
Un juré : Où avez-vous vu Ortiz ?
— R. Dans le quartier ; il habitait rue Lepic. Je l’ai vu passer quelquefois.
Me Justal : Le témoin n’a-t-il pas dit que Matha était venu rarement ?
— R. Cinq ou six fois.
Femme Mouret, concierge, femme du précédent témoin : M. Fénéon a habité chez nous. M. Cohen et M. Matha venaient souvent chez lui.
D. Ortiz est venu ici ?
— R. Certainement, au moins deux fois, je le connaissais bien.
Ortiz : J’aurais été flatté d’être reçu par lui, mais je n’y suis jamais allé.
Fénéon : Si cela était vrai, je l’avouerais, mais il n’est jamais venu.
Le témoin : M. Cohen venait très souvent, cinq ou six fois par jour.
Fénéon: Comment aurais-je pu le recevoir si souvent ? Je passais ma journée au ministère, je ne voudrais pas refuser mon amitié à un garçon dans l’exil, mais je n’étais pas lié à Ce point avec lui. Il ne faut donc pas exagérer à ce point ; qu’on ménage la dose !
Me Démange : La concierge ne s’est-elle pas plainte de ce qu’on recevait trop de monde ?
— R. Oui, on nous dérangeait la nuit.
Un juré: A quel moment Cohen venait-il ?
— R. Même quand Fénéon n’était pas là, c’était madame qui le recevait.
Hartmann, concierge, 59, rue Lepic: J’ai eu Cohen comme locataire dans la maison. M. Fénéon le voyait journellement. J’ai vu venir Emile Henry chez lui, il a couché plusieurs jours de suite. Cohen disait que c’était son frère.
Femme Hartmann, concierge, femme du précédent témoin : Emile Henry est venu souvent chez
M. Cohen, notre locataire,il y couchait. Nous croyions que c’était son frère. M. Fénéon est venu plusieurs fois, mais je ne sais pas s’il y a rencontré Emile Henry.
Roussel (Georges), inspecteur de la brigade des recherches : Le 27 avril, j’étais dans la cellule d’Emile Henry quand M. Girard est entré ; il lui a demandé s’il avait préparé du fulminate de mercure. Il répondit oui. M. Girard lui montra un flacon jaune. Henry déclara que ce n’était pas son flacon, que le sien avait une étiquette, puis se reprenant, il ajouta : « Peut-être l’ai-je grattée ».
Vieille, expert chimiste, ingénieur des poudres et salpêtres : J’ai examiné un flacon contenant du mercure et une boîte d’allumettes contenant des détonateurs.
Nous n’avons pu obtenir aucune indication sur l’origine de ces objets. Les détonateurs contiennent
du fulminate de mercure, ils viennent d’un fabricant de Prague, la marque l’indique. Ces détonateurs existent dans les mines. Ils servent à faire exploser la dynamite.
Le mercure est un produit qui sert à une foule d’usages, mais aussi à la fabrication du fulminate de
mercure. Ces détonateurs ne sont pas comparables aux amorces employées dans les armes, c’est un objet beaucoup plus sérieux. Ce détonateur peut causer de graves accidents. En plaçant un seul de ces engins dans une boîte en bois, la boîte vole en éclats. Ce sont des objets dangereux par eux-mêmes, et d’autant plus qu’ils sont plus nombreux. Ils ne peuvent servir qu’à faire détoner des matières explosibles.
La marque de ces détonateurs est la même que celle trouvée sur Pauwels lors de l’explosion de la Madeleine.
Cela du reste n’a rien d’étonnant, cette marque étant dans le commerce courant.
Girard, chef du Laboratoire municipal, expert chimiste : J’ai examiné des détonateurs, au nombre de
11, construits par une maison de Prague. Ce sont des instruments destinés à faire exploser la dynamite et dangereux par eux-mêmes.
Emile Henry, interrogé par moi, a fini par déclarer qu’il avait fait du fulminate de mercure. Je lui ai
montré le flacon trouvé chez Fénéon et ma conviction est que ce flacon venait de chez lui.
Me Démange : Ces détonateurs ne sont-ils pas d’une vente courante ?
— R. Ils sont d’une vente courante chez les marchands d’explosifs.
Me Démange : La vente est libre ?
— R Parfaitement, la vente n’est pas réglementée.
Un juré : Faut-il des appareils pour faire du fulminate de mercure ?
— R. Non, un simple ballon, la difficulté est de le sécher.
Lebel, représentant de commerce : J’ai été volé. On est entré chez moi, l’on m’a enlevé des bijoux, des objets de valeur et un petit timbre.
D. Qui a été retrouvé chez Bertani ?
Bertani : De quel jour est le vol ?
Le témoin : Le 28 février dernier, tout était dévalisé.
D. N’y a-t-il pas là des objets vous appartenant ?
— R. Un sac de voyage notamment qui est là, un revolver, un pèse-lettre, un baromètre.
D. Le sac a été saisi chez Pelle, il vient de Chericotti.
On montre à MM. les jurés un petit objet qui n’est autre que le timbre de M. Lebel.
Témoins à décharge
Faguet : J’ai connu Soubrier dont je n’ai eu qu’à me louer.
Me Crémieux : Est-ce que la Bellevilloise, société coopérative, doit être considérée comme un nid d’anarchistes ?
— R. Nous sommes plutôt des propriétaires, nous avons deux immeubles.
Me Crémieux : Connaissez-vous personnellement Soubrier ?
— R. J’ai été en rapport avec lui.
Me Crémieux: Soubrier est-il un propagandiste anarchiste ?
— R. Jamais je ne m’en suis aperçu.
Laurier {Edouard), chef de chantier : J’ai connu Soubrier en 1892. Il se conduisait comme un honnête ouvrier, ne s’occupant pas de politique, très bon travailleur, et jamais il n’a fait un acte de propagande anarchiste ni même socialiste.
Bouillon (Nicolas), concierge : J’ai été surpris de l’arrestation de Soubrier, il menait une vie régulière, ne faisait aucune propagande d’aucun genre.
Fournière (Eugène), publiciste, conseiller municipal : J’ai connu Soubrier en 1887 au journal l’Action. Il n’était pas du tout anarchiste. Il avait été condamné comme gréviste à Decazeville. Nous le considérions comme un très bon compagnon et excellent camarade.
Basly, député : M. Soubrier est étranger au meurtre de Watrin, il a subi une condamnation pour faits de grève. Chaque année il m’envoyait sa carte. Je l’ai revu souvent, toujours animé des mêmes sentiments de politesse à l’égard de ses semblables.
Me Crémieux : Soubrier est-il anarchiste ?
— R. Non pas, je l’ai retrouvé récemment dans une réunion, très animée pour soutenir la grève, mais pas anarchiste.
Loubet : Je suis propriétaire de l’immeuble ou habite Soubrier; je n’y habite pas et je n’ai que de bons renseignemnts à donner sur lui.
Faure, aîné, frère de Sébastien Faure, négociant :
J’ai été chargé par ma famille de me renseigner sur ce que faisait mon frère depuis sa sortie de prison ; c’est un utopiste, un philosophe humanitaire, incapable d’une mauvaise action, et, quoi qu’il arrive, nous conserverons l’estime et l’affection que nous avons pour lui.
Cadiou (Pierre), marchand de vins : Depuis plusieurs années, je vois M. Faure, rue Ramey. Il n’y recevait
ni visite ni correspondance.
David : Je considère Faure comme incapable d’une mauvaise action et de conseiller le mal à qui que ce soit.
Bourlier, publiciste : Je connais Sébastien Faure depuis vingt ans, nos pères étaient liés. Je l’ai connu au collège, puis dans la vie; je suis extrêmement étonné de la poursuite dirigée contre lui, ce n’est pas un malfaiteur, ce ne peut être un malfaiteur.
Rouget, publiciste : Je connais depuis longtemps Sébastien Faure; je le considère comme un parfait
honnête homme.
D’Esparbès (Georges), homme de lettres : Je déteste les idées des anarchistes et j’ai écrit un article
contre M. Sébastien Faure.
Me Desplas ; Qui a fourni au témoin les renseignements nécessaires pour faire son article ?
Le témoin : M. Puybaraud, à la Préfecture de police.
Me Desplas : L’article écrit contre Sébastien Faure n’est donc que la reproduction des renseignements de la police. Je comprends qu’on cherche à le faire condamner, mais je n’admets pas qu’on cherche à le déshonorer avant. M. D’Esparbès répare en ce moment la faute involontaire qu’on lui a fait commettre.
M. le président (au témoin) : C’est vous qui êtes allé demander les renseignements à la Préfecture de
police.
Le témoin : Oui, monsieur.
Faure : Etant donné l’aveu de M. d’Esparbès, je n’ai contre lui aucune animosité, aucune haine, et je lui pardonne.
Lallemand, chef de bureau au ministère de la guerre : Depuis huit ans que je suis le chef de M. Fénéon, je le considère comme un employé extrêmement intelligent, distingué, et qui pouvait espérer arriver au plus haut grade. Ce sont les notes que je lui ai données récemment.
Cahen (Gustave), fonctionnaire des Postes et télégraphes en retraite : Je connais Fénéon depuis vingt ans, je l’ai rencontré fréquemment chez lui, chez moi, c’est un garçon intelligent, droit, très chercheur, incapable du moindre méfait.
Magnien, marchand de vins à Saint-Mandé : Je connais M. Fénéon depuis douze ans, je le considère
comme un brave garçon, n’ayant jamais émis aucune idée anarchiste.
Mallarmé (Stéphane), professeur en retraite de l’Université : Je connais Fénéon, il est aimé de tous.
Je lui ai voué de la sympathie parce qu’il est doux et droit ; c’est un esprit très fin et curieux de tout ce qui est nouveau. Je l’ai reçu chez moi; jamais ni moi ni mes hôtes ne l’ont entendu traiter un sujet étranger à l’art ou à la littérature. Tout ce qui était nouveau lui était un sujet d’intérêt. C’est un des critiques les plus subtils et les plus aigus que nous ayons.
Henri (Charles), maître de conférences à la Sorbonne.
J’ai connu Fénéon en 1884, je l’ai considéré comme un être d’un talent très sur et très droit, il
s’est prêté à des expériences, a fait des calculs pour moi, a rendu à ses amis des services très importants.
C’est un garçon parfaitement droit et étranger à tout ce qui est anarchie.
Valette (François), logeur : Ledot a logé chez moi et jamais je n’ai remarque, même au mois de novembre, qu’il ait quitté son logement, pendant un temps même court, c’était un homme très correct, très régulier.
Simon (Rodolphe), négociant, 15, rue Monsigny :
J’ai occupé Brunet comme ouvrier pendant quatre mois, depuis novembre 1893, il m’a été procuré par la Maison du Peuple. C’est un garçon très honnête, il est d’une grande probité et d’une grande exactitude dans son travail. Aussi, bien que le travail diminuât, je le gardai et je lui avançai, quand il partit, une petite somme pour lui permettre de travailler; c’est un homme à idéal généreux. Je l’ai entendu dans une conférence, il n’a jamais approuvé la propagande par le fait.
Brunet : Je connais Brunet qui était à mon service, lorsqu’il a été arrêté. C’est un parfait ouvrier très honnête.
Je lui aurais confié ma caisse, même s’il y avait eu de l’argent dedans.
Jourdain (Frantz), architecte-expert : Il y a deux ou trois ans que j’ai entendu parler de Jean Grave dans des milieux conservateurs, chez MM. de La Rochefoucauld et de Goncourt, on le citait avec éloge, comme un rêveur fort intelligent et comme un très honnête homme. On ne le considérait pas comme un être dangereux.
J’avais songé une fois à l’engager à dîner. Il était absent et n’est pas venu M. de Goncourt m a déclaré que Grave était un penseur comme Proudhon et Fourier. Au point de vue pratique, on ne le considérait pas comme sérieux et par conséquent dangereux ; on le regardait comme hostile à toute propagande par le fait.
Femme Jugand, marchande de vin : Mme Chericotti est d’une très bonne famille, jamais je ne l’ai entendue parler d’anarchie. Ses brouilles de ménage provenaient des relations de son mari avec des anarchistes.
L’audience est suspendue à deux heures trente-cinq minutes.
L’audience est reprise à trois heures.
Me Blondont : Ma cliente désirerait faire une déclaration.
M. le président : Que voulez-vous dire ?
Veuve Milanaccto : Je déclare que ma dernière déclaration chez M. Meyer est exacte. La fille Cazal a couché chez moi deux nuits, elle a apporté le réveil, elle ou Ortiz, je ne sais pas.
Ortiz : C’est moi qui l’ai apporté.
D. (à la veuve Milanaccio) : Vous maintenez votre déclaration ?
— R. Absolument.
D. Et vous, fille Cazal ?
— R. Je n’ai jamais vu Madame, je ne la connais pas.
D. Et vous, Bertani, qu’avez-vous à dire ?
Bertani : Je ne connais pas Antoinette Cazal, je ne l’ai jamais vue
La Gazette des tribunaux 9 août 1894