Ministère intérieur

1er bureau

Monsieur le ministre,

Dans mes précédents rapports, je vous ai annoncé la dissolution définitive, à la date du 12 du même mois et la liquidation de la Fédération des ouvriers de la métallurgie et la prochaine dissolution de la Fédération des syndicats lyonnais ; j’ajoutais que ces deux organisations ouvrières allaient fusionner avec la Fédération nationale des syndicats ouvriers.

Pour faire suite à ces convocations, j’ai l’honneur de vous informer que le 25 février dernier, la Commission exécutive du Congrès de Lyon avait convoqué à son siège, cours Lafayette, 8, les Syndicats lyonnais qui avaient envoyé leur adhésion à la Fédération nationale.

La réunion a été privée et avait pour but de former le Conseil local lyonnais.

Ont assisté à cette réunion :

1° La Commission exécutive composée seulement des nommés Chavrier, Sartarin, Blondet et Farjat ;

2° Les Syndicats suivants :

Instruments de musique ;

Mécaniciens ;

Robinetiers ;

Poêliers fumistes ;

Charpentiers ;

Menuisiers ;

Parqueteurs ;

Tourneurs sur bois ;

Tisseurs à la mécanique ;

Tisseurs en sparterie ;

Tisseurs en toiles métalliques ;

Boulonniers ;

Maroquiniers ;

Verriers ;

Plâtriers ;

Plombiers ;

Ouvriers en sièges ;

Chaudronniers en cuivre.

La séance a été présidée par le nommé Sartarin, des instruments de musique.

Le secrétaire de la Commission exécutive a donné lecture des adhésions à la Commission.

Ces adhésions sont, outre les Syndicats précités plus haut,

La métallurgie de Mâcon ;

La métallurgie de Nouzon (Ardennes) ;

Les tisseurs de Roanne ;

La métallurgie de Vierzon ;

La Fédération des travailleurs socialistes de France, dont le siège est à Paris ;

Et enfin les mineurs de France. Cette dernière adhésion a été annoncée par lettre du député Basly.

En outre, il existe beaucoup de promesses d’adhésions venant de toutes les régions, les diverses réunions générales n’ayant pas encore eu lieu.

Sur une interpellation faite par un délégué, afin de connaître à quel usage serait destiné le reliquat de caisse du Congrès se montant environ à 1.800 francs, le secrétaire de la Commission exécutive a répondu que cette somme serait versée dans la caisse de la Fédération nationale, distraction faite de celle de 520 francs qui sera portée comme cotisation des Syndicats lyonnais, attendu qu’elle a été versée par ces derniers comme mise de fonds au Congrès.

Le nombre des Syndicats présents à cette réunion étant trop restreint, il n’a été nommé pour le Conseil local qu’un Bureau provisoire composé d’un secrétaire et d’un trésorier (il est d’usage de ne pas nommer de président ou du moins rarement).

Ont été nommés :

Secrétaire le nommé Gagnière, mécanicien ;

et trésorier le nommé Drivet, menuisier.

Quant au secrétaire général de la Fédération, on attendra probablement pour procéder à cette nomination que la majorité des syndicats lyonnais et du Rhône aient adhéré à la Fédération.

Jusqu’à ce moment ce sera sans le nommé Chavrier, secrétaire de la Commission exécutive qui remplira les fonctions, ladite commission subsistera jusqu’au prochain Congrès qui aura lieu au mois d’octobre, probablement à Bourges (Cher).*

Jusqu’à présent la majorité des syndicats lyonnais adhérents à la Fédération n’a envoyé au Conseil local que des délégués révolutionnaires.

De ce nombre sont :

Les instruments de musique ;

Les mécaniciens ;

Les menuisiers ;

Les tisseurs en sparterie ;

Les tisseurs à la mécanique ;

Les poëliers ;

Les parquetiers ;

Les charpentiers ;

Et les mesnuisiers.

Le siège du Conseil local est le même que celui de la Commission exécutive, cours Lafayette, 8.

La Fédération nationale ne pourra guère être définitivement organisée avant trois mois.

Lyon le 5 mars 1887

Archives départementales du Rhône 10 M 340