Commissariat spécial près la préfecture du Rhône.

Réunion publique organisée par le groupe

Réunion publique organisée par le groupe de la Bibliothèque d’études scientifiques et sociales

Objet : Rapport sur la Bibliothèque de l’étude socialiste ; des heures de travail ; du travail et du capital, du drapeau rouge.

Compte-rendu d’une réunion publique et contradictoire organisée par les membres du groupe Bibliothèque d’études scientifiques et sociales des travailleurs de Lyon, tenue salle Rivoire, avenue de Saxe, n°242, le dimanche 7 novembre 1886, à 2h 20 du soir.

La séance a été ouverte à 2 heures vingt du soir.

150 individus ont assisté à cette réunion dont l’ordre du jour portait :

1° Rapport des travaux de la Bibliothèque ;

2° Du Congrès de Lyon et de ses conséquences ;

3° Questions diverses.

Le bureau d’ordre a été ainsi constitué :

Président : Chavrier, anarchiste ;

Secrétaire : Vallet, anarchiste ;

assesseurs : Berton et Lyon, socialistes-révolutionnaires.

Les ci-après nommés ont pris successivement la parole et ont prononcé des discours dont on été extraits les passages suivants :

Drivon, socialiste-révolutionnaire, signataire de la déclaration.

Il a donné lecture du rapport des travaux de la Bibliothèque dont suit la copie (in-extenso) :

Rapport de la Bibliothèque d’études scientifiques et sociales des travailleurs de Lyon.

« Depuis les crises successives, que vient de traverser l’industrie lyonnaise en général, il est une chose digne de remarque, c’est que les masses laborieuses sont entrées dans une période de calme et d’avachissement des plus complets ; cet état de chose est dû à la misère de plus en plus grande qui règne parmi la classe des travailleurs.

Émus, à juste titre, de cette situation alarmante, quelques citoyens dévoués se sont donné pour mission de relever le moral abattu de ces prolétaires en ralliant autour d’eux les intelligences et les forces éparses du parti ouvrier.

De cette initiative est née l’institution de la Bibliothèque d’études scientifiques et sociales des travailleurs de Lyon, fondée en dehors de toute secte ou école.

Cette institution a pour objectif l’étude de toutes les questions économiques susceptibles d’apporter une amélioration dans l’état actuel de la société, telles que, par exemple, les rapports du capital avec le travail, la socialisation des biens et moyens de production, la reconnaissance du travail comme principe de propriété, etc… ou tout autre transformation sociale.

Ayant compris que la nécessité de l’étude s’imposait à toutes les Écoles, nous ne nous étendrons pas longtemps sur les quelques articles des statuts qui nous servent de réglementation. Qu’il vous suffise d’apprendre que sur toutes les questions qui sont mises à l’étude, la discussion est complètement libre et contradictoire, qu’il n’est pris aucune résolution qui puisse engager le groupe en aucune manière, et qu’à la suite des délibérations chacun en tire les conclusions qu’il juge convenables, cela selon ses aptitudes ou son tempérament.

Citoyens,

Le but que nous poursuivons est peut-être difficile à atteindre, mais il n’est pas au-dessus de nos forces, si nous sommes tous unis. Travaillons avec ardeur à nous instruire, les uns les autres ; appliquons-nous à démontrer que la classe ouvrière est capable de se gouverner et de gérer elle-même ses intérêts ; que nos théories soient simples et reposent sur des vérités, pour être facilement applicables ; attachons-nous surtout à grouper les ignorants et les indifférents ; formons des citoyens convaincus et conscients qui, à un moment donné connaissant leurs droits et leurs devoirs, pourront hardiment les revendiquer avec certitude de les obtenir.

Succomberont-nous à la tâche ? Nous ne le croyons pas.

Nous adressons un appel énergique à tous les hommes soucieux de leurs intérêts, pour que nos forces réunies puissent apporter un soulagement aux maux dont souffre l’humanité. Nous nous devons à cette œuvre grandiose de régénérer et les hommes et les choses. En cela nous subissons la loi de l’exemple, car nos ancêtres de 93, qui firent les principes de la grande Révolution, n’en n’ont pas vu l’application.

A la réussite de nos projets sacrifions notre intelligence, voir même notre existence et n’imitons pas ces coureurs de candidatures ou mendiants de décorations ; gardons pour toute récompense la satisfaction de notre conscience et soyons très heureux de mériter l’estime de nos citoyens en concourant de tous nos efforts à l’affranchissement des travailleurs.

Comme nous l’espérons, si le succès couronne notre entreprise, la question sociale aura fait un grand pas vers le progrès et les être humains vivront dans le bien-être avec cette devise : Tous pour un, un pour tous. »

Blonde, anarchiste :

« Je vais traiter la question : de la nécessité de l’étude socialiste (paragraphe non retranscrit)

Denonfoux, socialiste révolutionnaire.

« Je vais traiter la question des heures de travail :

Nous ne pouvons pas (et tous les congrès ouvriers tenus jusqu’à ce jour l’ont également dit) nous ne pouvons pas avoir une amélioration sociale quelconque sans une diminution des heures de travail.

Regardez ce qui se passe dans d’autres pays. En Amérique, en Angleterre, où les heures de travail ont été diminuées, on a vu non seulement la production ne pas en souffrir, mais encore on a vu les salaires augmentés ».

Après avoir donné lecture de quelques documents tendant à prouver que dans les pays où les ouvriers travaillent moins d’heures qu’en France ils produisent plus que les autres, attendu qu’ils sont moins fatigués, moins épuisés et partant plus intelligents, il a continué ainsi qu’il suit :

« L’ouvrier américain travaille 3 heures par jour de moins que nous et il produit cependant 3 fois plus que l’ouvrier français ; il gagne aussi un salaire moyen bien au dessus de celui de l’ouvrier de Paris.

Nous avons trois moyens pour arriver à améliorer la situation de l’ouvrier et obtenir la diminution des heures de travail.

Ces trois moyens ont été étudiés lors du dernier Congrès de Lyon. Ils sont :

1° Une organisation forte des travailleurs par les Chambres syndicales, la Fédération régionale, la Fédération universelle, avec l’abrogation de la loi de 1872 sur l’Internationale ;

2° Une entente faite, après une conférence, entre les divers gouvernements pour établir une législation internationale ;

3° L’application du socialisme, c’est à dire la socialisation des forces et des moyens de production.

Nous pouvons prouver à nos patrons par des preuves à l’appui, qu’en diminuant les heures de travail la production augmentera.

Pourquoi ne veulent-ils pas essayer de ce système et cela sans diminution de salaire ?

Avec ce moyen il y aurait moins de chômage. Tous les ouvriers seraient occupés et la production ne dépasserait pas la consommation, parce que tous les ouvriers qui ne peuvent pas consommer aujourd’hui, consommeraient, et les produits seraient forcément obligés de s’écouler.

Je reconnais que le premier des moyens que j’ai indiqué tout à l’heure, est impossible, parce que les bourgeois d’aujourd’hui ne laisseront pas faire cette entente avec les peuples et ne voudront pas abroger la loi de 1872.

Le second moyen pourrait aboutir, mais je n’y ai aucune confiance. D’ailleurs nous en aurons bientôt la preuve, lorsque viendra en discussion à la Chambre le projet de loi déposé par le citoyen Camélinat à ce sujet.

Il nous reste donc le troisième moyen, le seul que je croie bon, c’est la socialisation des moyens de production » (applaudissements)

Ducruet, socialiste-révolutionnaire (anarchiste) :

« Je demande qu’on réduise la journée de travail à 5 heures et non à 8 heures ; il n’y a pas d’autres moyens d’améliorer notre situation.

Vouloir chercher d’autres moyens d’améliorer notre situation, en vous adressant au Gouvernement, c’est de la blague.

J’ai 25 ans et je ne me vois pas un bien bel avenir avec tous vos moyens.

Le révolutionnaire est un homme humain. J’aime ceux qui souffrent et je déteste ceux qui nous font souffrir. Quand un homme, serait-il le plus bête du monde, a le courage de se révolter, je dis que c’est un homme intelligent.

Vous parlez d’ôter des lois pour en mettre d’autres ; mais n’est-ce pas ce qu’il y a de plus bête, de plus stupide, surtout quand on voit, comme tout à l’heure, un homme rester une heure à la tribune pour vous dire quoi ? Des bêtises.

Il faut prendre ses résolutions, Nom de dieu, l’heure approche. Dans 40 ans je serai mort et n’aurai plus besoin de rien.

Si vous ne faites pas la Révolution, que vous nous promettez depuis longtemps, je la ferai moi-même et tout seul ; je ne veux pas crever derrière les voûtes de Perrache ». (rires)

Trémollet, anarchiste :

« Je produis moi ; je veux manger, je veux consommer et nous ne devons pas laisser consommer ceux qui ne produisent pas.

Pourquoi discutons-nous, citoyens ? Je me le demande. Puisque nous sommes les plus forts, nous sommes la force.

Vouloir, c’est pouvoir.

Nous sommes ce que nous voulons, et vous serez ce que vous voudrez, Tonnerre de Dieu.

Pourquoi alors parlementer avec les bourgeois ? Il est la faiblesse et nous nous sommes la force ; donc tant que nous parlementerons, tant que nous ne prendrons pas ce dont nous avons besoin, nous serons toujours dans la même situation » (applaudissements).

Renaud, anarchiste :

« Il n’y a pas à faire de Congrès ni à parlementer pour améliorer la position sociale des travailleurs.

Je ne dis pas que ceux ont organisé le Congrès étaient malintentionnés, mais qu’ont-ils produit ?

Monsieur Lockroy vous a lancé ses hommes dans ce Congrès et vous en avez vu le résultat.

Rien n’est mieux fait que quand on le fait soi-même. Ne vous adressez donc jamais ni aux députés, ni au gouvernement, pour avoir quelques chose ; faites donc votre travail vous-même et vous verrez qu’il sera mieux fait.

On a fait des lois de quoi remplir tous les tombereaux de France et vous parlez d’en faire de nouvelles ; mais vous ne vous rappelez donc pas que c’est avec vos lois que nos amis et moi nous avons été poursuivis et internés à Clairvaux ? Vous ne vous rappelez donc pas que c’est en vertu de ces mêmes lois qu’un de nos amis dernièrement a encore été condamné ? (Bordat)

Je suis père de famille, je suis sans travail, je ne sais où prendre pour donner à manger à mes enfants mais je ne veux pas mendier, je préférerais voler.

Si je vole demain, M. le magistrat (s’adressant à M. le commissaire de police de service) vous me mettrez en prison ; mais sachez une chose, c’est que votre prison ne m’abaisse pas, elle m’élève au contraire (applaudissements).
Renversons donc cette caste maudite qui nous rend à l’état de brutes et nous avachit au dernier des points » (applaudissements).

Bernard, anarchiste :

« Ce n’est pas parce qu’on est révolutionnaire qu’il faut crier par dessus les toits qu’il faut faire la Révolution et qu’il faut promener la torche incendiaire partout.

Vous ne préconisez que des moyens. Après tout cela, aurez-vous fait la Révolution ? Non, car quand on veut détruire quelque chose, tant petit soit-il, il faut savoir ce qu’on veut mettre à la place.

Vous voulez la Révolution ? Mais qu’avez-vous pour mettre à la place ? Rien ; vous n’avez pas de programme, et vous détruiriez bien tout les bourgeois et tous les châteaux de France que vous n’auriez pas la Révolution.

Il faut d’abord s’instruire et établir un programme qui soit acceptable par toute la classe travailleuse, la seule avec laquelle vous pouvez compter pour faire la Révolution…

La loi des salaires a besoin de rectifications, car en France le salaire diffère d’après les localités ; il est plus ou moins élevé, selon le milieu dans lequel vous vivez, mais en règle générale on peut dire qu’en France le salaire est partout à l’état de minimum.

Quel est le remède à cette situation ?

Les uns préconisent la socialisation des moyens de production.

Les autres la Révolution, même violente.

Tout cela, je vous le répète, n’est qu’un moyen pour arriver à la Révolution, mais ne vous la donnera pas.

Des deux moyens, je n’en accepterai qu’un seul, le premier, c’est à dire la socialisation des moyens de production.

Pour arriver à ce moyen, qui est le plus pratique, il nous manque à tous l’instruction pour nous faire comprendre à tous la signification des mots, les uns les comprennent d’une manière, les autres d’une autre.

De là le désaccord entre les diverses Écoles socialistes.

Ce qu’il nous faut tout d’abord, c’est l’étude.

La Révolution ne sera pas loin d’arriver après, mais cette entente préalable pour l’instruction est indispensable.

Remarquez ceci : si au lieu de faire comme aujourd’hui la Révolution avec la langue, demain vous aviez des fusils pour faire la Révolution, nous serions certainement tous d’accord pour la faire, cependant nous nous tirerions les uns sur les autres pendant que les bourgeois riraient en nous regardant par leurs fenêtres, voilà ce que vous feriez. (applaudissements).

Dans notre Bibliothèque où nous discutons entre citoyens de diverses écoles, nous pouvons dire qu’il ressort de nos discussions une entente, une sympathie entre tous les membres des diverses Écoles socialistes-révolutionnaires, tout en reconnaissant que personne de nous ne possède la science infuse.

Cette entente entre les diverses Écoles s’est manifesté au Congrès de Lyon contre l’ennemi commun, quand nous avons arboré le drapeau rouge ; l’entente était parfaite.

Le drapeau, après tout, n’est autre qu’un morceau de chiffon mis au bout d’une perche, d’un bâton, en signe de ralliement ; il n’a que la signification qu’on lui donne. Mais puisqu’il est d’habitude d’en avoir un, je préfère le drapeau rouge, et le jour de la Révolution c’est celui qu’il faudra opposer au drapeau tricolore, parce que ce dernier a trop été traîné dans la boue par tous les gouvernements et que chaque fois que la troupe tue, même dans les conditions rapportées ces jours derniers par le journal Le Progrès, je dis que c’est un assassinat.

Ce drapeau a massacré en Chine, au Mexique, en Italie, en Crimée ; il a servi à tous les points de vue en général, qu’il nous faut un drapeau neutre, qui n’ait jamais servi à assassiner le peuple ; c’est pourquoi nous voulons le drapeau rouge.

Vous voyez bien que nous ne sommes pas aussi divisés qu’on ledit et qu’on le pense, puisque nous sommes déjà d’accord sur la couleur du drapeau.

Je vous invite donc à venir dans notre Bibliothèque chacun avec vos idées, pour étudier, afin que le jour de la Révolution nous ne nous trouvions dans la rue qu’en face de nos ennemis et pour nous débarrasser de tous nos adversaires » (applaudissements)

Monnier, anarchiste :

Il a donné lecture d’un manifeste faisant appel à la jeunesse dans le but de former une ligue anti-patriotique en opposition à la ligue des patriotes, crée par M. Déroulède à Paris.

Dans ce manifeste il a été dit en outre :

« qu’un échange de diplomates se faisait actuellement entre les diverses nations pour régler une boucherie au printemps prochain ».

La lecture de ce manifeste terminée, Monnier s’est retiré en disant :

« Il faut en finir une fois pour toutes avec la bourgeoisie ; entre elle et nous, c’est la guerre à mort ».

Monfray, anarchiste :

La bourgeoisie comprenant que sa chute s’approche de plus en plus, cherche par tous les moyens à nous détruire par des préjugés qu’elle appelle Patriotisme.

Quelle Patrie avons-nous ? Nous travailleurs, on nous jette dehors, de notre domicile si, par malheur, nous ne pouvons pas payer notre loyer ; nous ne sommes donc pas de la même Patrie que ceux qui nous jettent dehors et nous exploitent.

Le patriotisme consiste à armer des citoyens pour entre égorger ceux qui ne sont pas nés du même côté de la rivière que vous.

Il faut que la jeunesse s’organise pour lutter contre M. Déroulède, en formant une ligue anti-patriotique ».

Blonde, anarchiste :

« Je demande qu’à la sortie il soit fait une collecte au profit des grévistes et des détenus politiques ».

Bergues, anarchiste :

« Je ne veux pas répondre à tout ce qui a été dit par les différents orateurs, il est des choses que j’approuve et d’autres que je n’approuve pas.

Au point de vue de l’instruction, par exemple, je suis obligé de combattre tous les orateurs qui ont traité cette question.

Pour moi je trouve que l’on étudie trop.

L’instruction ambitionne l’homme ; elle lui fait croire qu’il est supérieur à tous les autres.

Au point de vue du Patriotisme, je vous ferai remarquer que, pour moi, il ne consiste qu’à faire des soldats pour égorger les travailleurs qui se mettent en grève.

Nous avons la preuve aujourd’hui en lisant les journaux dans lesquels nous voyons M. Raoul-Duval qui a payé hier sa dette envers le Gouvernement pour avoir bien défendu ses capitaux à Decazeville.

Puisque nous ne pouvons plus vivre en travaillant, vous n’avez qu’un moyen, celui de prendre la devise de la Croix-Rousse en 1830.

En ce qui concerne les grèves, je suis absolument l’adversaire de ceux qui proposent de subvenir aux besoins des grévistes par des cotisations ou des souscriptions.

Si vous faites grève, parce que vous ne pouvez plus vivre en travaillant ; alors il n’y a qu’un moyen, c’est de mourir en combattant ». (applaudissements).

Bernard, anarchiste :

« Quand nous disons aux ouvriers : venez étudier. C’est justement pour qu’ils deviennent, non pas supérieurs aux autres, comme vient de le dire le citoyen Bergues, mais bien les égaux des autres ; c’est pour que les ouvriers ne soient plus les inférieurs des bourgeois mais leurs égaux (applaudissements)

Oui, il faut étudier pour qu’on ne puisse dire un jour : ce sont les imbéciles qui ont fait la Révolution.

Il ne faut pas faire comme en 1789 ; faire la Révolution pour en faire profiter les bourgeois, parce que c’est alors que nous serions des imbéciles.

Quand on est révolutionnaire, il faut travailler à faire sortir par l’étude la masse ouvrière de l’avachissement dans lequel elle est tombée.

On ne doit jamais préconiser des actes révolutionnaires car avec ce moyen vous envoyez les autres au bagne.

Je me suis toujours reproché d’avoir dans le temps préconisé des moyens violents, d’avoir préconisé la Révolution par le fait.

Les circonstances, ainsi que l’étude, m’ont démontré que j’avais tort, que cela n’avait servi qu’à faire emprisonner avec moi une quantité d’amis, sans aucun profit pour la cause sociale, pas plus que pour la cause révolutionnaire. »

Le président Chavrier a mis aux voix la proposition de l’anarchiste Blonde de faire une collecte à la sortie au bénéfice des détenus politiques et des grévistes d’Amplepuis.

Cette proposition a été adoptée.

Il a ajouté :

« J’invite les citoyens présents à la réunion, à se rendre à la réunion qui aura lieu lundi, 8 novembre 1886, salle de la Perle à la Croix-Rousse. Des questions très importantes doivent y être traitées.

La séance a été ensuite levée à 4 heures 50 minutes, sans incident, aucun cri séditieux n’a été proféré.

Lyon le 7 novembre 1886

Le commissaire spécial.

Note :

On a remarqué parmi les individus qui assistaient à cette réunion, les anarchistes dont les noms suivent :

Demoncept, Michel, Vitre, Puillet, Monfray, Fromajou, Aubonnet, Blonde, Boissy, Dervieux, Montfouilloux, Mazoyer, Chaumat, Trémolet, Charvier, Monnier, Renaud, Vallet, Crestin, Perelle, etc…

Le nommé Wattier, secrétaire du groupe de la Bibliothèque a distribué gratuitement à l’entrée de la salle des exemplaires imprimés du manifeste aux travailleurs lu au Congrès de Lyon (ci-joint un de ces exemplaires)

Les nommés Vitre et Monfray, anarchistes, ont vendu quelques numéros du journal Le Révolté.

Source : Archives départementales du Rhône 4 M 321

Le dossier : Les anarchistes lyonnais dans la Fédération nationale des syndicats ouvriers