Le 19 février 1877

La séance de la section bruxelloise de l’Internationale qui devait se tenir le 19 février 1877 en la salle du Cygne, n’a pas eu lieu, en raison du nombre très restreint des membres qui avaient répondu à l’appel. Cependant, quelques uns des principaux membres, réunis à l’entresol, vers 10 heures, donnèrent au secrétaire et au trésorier, l’autorisation de signer les listes de souscription en faveur des victimes de l’insurrection espagnole. C’étaient Steens, Brismée, Paterson, Standaert et Bertrand. Ce dernier remit une lettre qu’il avait reçue de Coenen, secrétaire du conseil régional à Anvers.

Steens en donna lecture, elle répondait à celle écrite par Bertrand et avait trait à la réunion d’un congrès extraordinaire, avant celui de Gand, pour la constitution d’une Union ouvrière belge. L’auteur de cette lettre ne trouvait aucune nécessité de provoquer cette réunion, vu les frais que cela occasionnerait et attendu que ce sont les sections de l’Internationale de Gand et d’Anvers qui en ont pris l’initiative, les autres sections y ayant adhéré. L’Internationale doit s’astreindre au moins de dépenses possibles, afin que les sections puissent liquider la dette due à l’impression du journal L’Internationale et qui s’élève à 1700 fr. ; à la suite de ces motifs, le conseil avait résolu d’attendre le jour de Pentecôte, date fixée pour le Congrès ordinaire. Ces résolutions du Conseil régional d’Anvers ont soulevé de vives critiques de la part de Steens et de Brismée. Celui-ci disait que de la manière dont marche le Conseil, il tue l’Internationale et la rend impuissante à liquider sa dette ; il propose la réunion en séance extraordinaire, pour le 26 du mois, de la section de Bruxelles, afin de discuter le contenu de cette lettre et, vu que le Conseil paraît être autoritaire, voir si la section, elle-même ne convoquera pas les sections à un congrès tenu à Bruxelles. Cette proposition fut acceptée et les membres se retirèrent après avoir reçu chacun une liste de souscriptions pour les espagnols.

Beaucoup de membres se plaignaient d’être sans travail.

[Sans date]

A la séance de la section bruxelloise de l’Internationale, une quinzaine de membres étaient présents. Parmi les absents figuraient plusieurs habitués tels Brismée, Standaert, De Paepe, Schoy, etc… Dans la salle de l’estaminet du Cygne, une discussion s’éleva entre Steens et Paterson au sujet du retard dans l’ouverture de la séance, en ce moment il était 91/2 h.Enfin vers 10h. On monta à la salle de l’entresol où l’on fit la réunion ; Frix fut nommé président. Paterson lut le procès-verbal et Steens donna lecture, en flamand et en français, de la lettre du Conseil d’Anvers (dont il est parlé dans le rapport précédent). Paterson déclara que cette lettre ne répondait nullement à la demande concernant la réunion à Bruxelles d’un congrès extraordinaire afin de pouvoir mettre les sections de l’Internationale au courant du projet de « l’Union ouvrière belge ». Steens fit ensuite ressortir les allures autoritaires que prend le Conseil régional d’Anvers et que celui-ci n’a pas le droit de s’opposer à l’organisation du congrès ; mais un anversois, Goetschalck, qui habite Bruxelles, défendit énergiquement le Conseil. Cependant Steens maintint ses dires, à moins, dit-il, que Bertrand ait mal formulé la demande. Paterson, partageant l’avis de Steens, désire que la demande soit renouvelée et propose d’écrire lui-même à Anvers. Goetschalck prétendant que le Conseil d’Anvers avait rempli ses devoirs, Steens quitta la salle. On adopta ensuite la proposition de Paterson qui écrira au Conseil dont Coenen est le secrétaire, à l’effet de connaître le contenu de la lettre de Bertrand et de demander à ce que les sections du pays décident de la possibilité d’une réunion d’un congrès avant celui de l’Union ouvrière belge, qui se tiendra à Gand, le 1er avril prochain. La séance est levée à 11 heures.

Source : Archives de la ville de Bruxelles POL 195