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La brochure « Ravachol, anarchiste ? Parfaitement ! »

Fortuné Henry. Album Bertillon septembre 1894. CIRA de Lausanne.

Dans le courant du mois de juillet 1892, Fortuné et Paul Vincent Chabart dit l’architecte, compagnon d’Eliska Coquus décident de rédiger une brochure intitulée « Ravachol, anarchiste ? Parfaitement ! »1. Le tirage est de 1.000 exemplaires. C’est la nouvelle agence de presse Dalziel, crée en 1890 pour concurrencer Havas et Reuter qui a la primeur de l’information2.

La plupart des journaux reçoivent un exemplaire de la brochure, des anarchistes comme Constant Martin ont en dépôt de 50 ou 60 exemplaires pour les vendre dans les groupes.

La première édition est bien vite épuisée et comme les formes n’ont pas été détruites, l’imprimeur Lambert rue des Martyrs en tire un deuxième mille3, commandé par Chabard. Celui-ci a un autre ouvrage sous presse, intitulé : « Antisémitisme et anarchie » où il critique et malmène les antisémites.

L’argent nécessaire à l’impression manquant, Fortuné, d’après un rapport de police4, veut intéresser M. de Rothschild à sa publication. Dans ce but il aurait rencontré M. Lafont son représentant et aurait sollicité les fonds nécessaires. Mais le banquier est absent, l’affaire ne peut se conclure immédiatement . Le rapport n’en dit pas plus mais un article du journal Le Radical5 donne un témoignage recoupant cette information : « M. Drumont, qui n’en est pas à sa première mystification, raconte ce qui suit dans la Libre Parole : J’ai reçu hier, au journal, la visite de MM. d’Arbourg et Tournadre, et Tournadre m’a raconté ceci que je transcris en quelque sorte sous sa dictée : Le 26 ou le 27 juillet 1892, j’ai déjeuné avec Émile Henry à la crémerie Constant Martin. Emile Henry me fit voir le manuscrit d’une brochure qui était la déification de Ravachol et qui avait pour titre : Ravachol anarchiste ? Parfaitement ! Lis cela me dit Henry et trouve-moi le moyen de le publier.

Document Metropolitan museum of art. Alphonse Bertillon. Albumens silver prints. Photographs.

Tournadre présenta alors Émile Henry à Laffon, l’homme de confiance de Rothschild, entre les mains duquel Emile Henry déposa le manuscrit.

Tournadre essaya d’un autre moyen et s’en alla trouver M. Lambert, imprimeur, rue des Martyrs. Lambert lui dit : Je ne puis me charger des frais d’impression, mais vous savez bien à qui vous adresser…

Tournadre revint chez Rothschild avec Émile Henry auquel on remit le manuscrit avec 200 francs. Les 200 francs furent immédiatement versés à M. Lambert qui rendit là-dessus 20 francs à Henry ».

Émile Henry. Document Wikipédia.

Émile de son côté semble bien se radicaliser, une note de l’indicateur Zob du 16 juillet 1892 le souligne : « On ne sait ce que peut faire chez lui Emile Henry. Il a refusé de recevoir un compagnon qui lui en avait fait la demande, en attendant qu’il ait trouvé une chambre.

Il a souvent des tâches d’acide sur les mains et on a entendu qu’il disait à un autre : Je n’avais pas mis assez de nitroglycérine …Je vais essayer encore avec un peu plus d’acide et je t’en ferai connaître le résultat »6.

Le 20 juillet 1892 a lieu à la salle des Grandes Caves, 104 rue Oberkampf, une réunion du Groupe de propagande anarchiste de Paris. On note la présence de Renard, Charles et Lucien Laurens, Baudelot, Lapie, Bernard.

La séance est ouverte par Fortuné Henry qui annonce qu’il vient de faire imprimer quelques milliers d’exemplaires de la brochure « Ravachol anarchiste ? Parfaitement ! » dont il distribue des spécimens. Il déclare que si Ravachol n’a pas encore été vengé, c’est pour permettre de préparer un grand coup ; mais que maintenant ça ne peut tarder. D’après lui, ce sont Francis et Meunier qui se sont chargés de l’affaire, en attendant le moment propice, ils seraient cachés à Paris chez un anarchiste connu, tenancier d’un établissement dans les environs de la Bourse.

Fortuné a été la veille voir le défenseur de Ravachol, Me Lagasse pour lui demander de participer à une conférence où il expliquerait que Ravachol est un anarchiste et non un assassin mais on ne connaît pas le résultat de l’entrevue7.

Le 22 juillet 1892, les deux frères Henry se retrouvent à Brévannes chez leur mère. Emile serait venu soigner un rhume mais Fortuné aurait déclaré : « Nous faisons quelque chose »8

Une note de la Préfecture de police du 24 juillet donne un sens à ce « quelque chose » : « Emile Henry est à Brévannes chez sa mère où il s’occupe de chimie »

Le 25 juillet le Directeur de la Sûreté générale écrit au Garde des sceaux « qu’il importe, dans l’intérêt de la sécurité et de l’ordre public, de prendre des mesures pour empêcher le sieur Fortuné de continuer à se livrer impunément à la violation des lois, et qu’il est urgent de le faire comparaître sans retard devant la juridiction compétente pour y répondre des nombreux délits de parole qu’il a commis jusqu’à ce jour »9.

Le Père Peinard dans son édition du 24 juillet annonce la sortie de la brochure « Ravachol anarchiste ? Parfaitement ! » : « Elle coûte trois ronds pièce. Ceux qui en voudraient en nombre peuvent les demander à l’administrance du Père Peinard à raison de 6 francs les 50 ; envoyer le pognon avec les demandes »

Inculpé de recel dans l’affaire de vol de dynamite de Soisy-sous-Etiolles, Etiévant est poursuivi le 25 juillet 1892 aux Assises de Versailles, avec Faugoux, Chevenet et Drouet, et condamné à cinq ans de prison. Lors de ce procès il fit une déclaration de défense qui fut reproduite et traduite à plusieurs reprises. Ce verdict sévère est prononcé malgré les menaces que les jurés de Versailles ont reçu les jours précédent le procès qui trouvent dans leur courrier une lettre accompagnée de la brochure sur Ravachol. En voici le contenu :

« Aux jurés versaillais

Messieurs,

Il y a un an, le jury parisien condamna deux de nos camarades ; il y a trois mois, à cette misérable provocation, Ravachol répondit comme vous savez. Deux maisons furent ébranlées, et quand il fut arrêté, et quand le procureur se réservait de demander sa tête, on en trouva le prix, de suite : les mouchards qui l’avaient dénoncé sautèrent à leur tour !

Versaillais, vous êtes appelés aujourd’hui à juger quatre travailleurs, quatre honnêtes et sincères garçons, et par peur, par ordre, on va vous imposer une condamnation.

Avez-vous songé à ce qu’elle peut coûter ?

Jurés de Seine et Oise, votre choix fut fait adroitement : vous êtes onze propriétaires, six rentiers, sept négociants, deux entrepreneurs, deux fonctionnaires, et comme par ironie, pour votre prochain testament, on vous a adjoint un notaire !

Propriétaires, rentiers, négociants, entrepreneurs, on va vous dire que ceux que vous avez à juger ont volé de la dynamite, qu’ils sont la cause première des explosions, et que c’est dans la réserve de l’exploiteur de Soisy que Ravachol a trouvé de quoi faire trembler les jugeurs de Paris.

On va vous dire que pour sauver vos rentes, vos immeubles, vos boutiques, vos bâtisses, il faut être sans pitié.

On va vous dire qu’au nom de la Société que vous représentez, tout verdict sincère et honnête serait de la lâcheté, qu’il faut se montrer impitoyable, qu’il faut condamner !

Cependant, bourgeois versaillais, avant les excitations infâmes qui sortiront de la bouche du procureur de prison et guillotine, écoutez-nous !

Ceci n’est pas une menace, mais un avis !

A une condamnation révoltante, les camarades ont répondu par la dynamite.

A une condamnation révoltante, les camarades répondront encore !

Songez aux vôtres, songez à vous-mêmes. Dites-vous que vous n’êtes point les esclaves des maîtres dirigeants, jugez en toute sincérité et acquittez.

Sinon, vous les inconscients, vous serez compris dans la grande proscription prochaine ; avec les bandits qui vous commandent, vous paierez les infamies commises, non seulement par vous individuellement, mais encore par cette Société, dont vous êtes l’affreuse expression !

Jurés versaillais, souvenez-vous de 71, et ne créez point, dans votre intérêt, une autre légende sanglante autour de ce nom maudit Versaillais.

Signé Les Dynamiteurs »10.

Cette lettre de menaces ne passe pas inaperçue : cinq jurés font des démarches pour obtenir d’être récusés par la défense : sur ces cinq membres du jury, quatre sont propriétaires, le cinquième est notaire.

Le 30 juillet chez le marchand de vins à l’angle des rues Feydeau et St Marc, se réunissent une douzaine d’anarchistes, parmi eux Fortuné, Baudelot, Constant Martin, Duprat.

Millet prend la parole et dit que « Faugoux, Etiévant, Chalbret et Drouhet ont montré qu’ils étaient de véritables anarchistes, il s’agit de les imiter. Quant à ce qui concerne Chaumartin, chaque compagnon sait ce qu’il a à faire à ce sujet, et ce sont des choses qui ne se disent pas dans un groupe car quelque confiance qu’on puisse avoir dans les individus présents, il est malheureusement vrai qu’on y rencontre des Chaumartin et des Bricou »

« Ainsi que des Drouet » ajoute Fortuné.

« Non ! » reprend Millet : « Drouet n’aurait pas été condamné si réellement il avait fait des aveux aussi graves que le prétendent les journalistes de tous ordres »11.

Millet propose d’organiser une réunion où sera traitée l’attitude des derniers condamnés. La proposition est adoptée et on en reparlera le 31 juillet à la réunion du Cercle international, rue Aumaire.

A la réunion hebdomadaire du Cercle international, une trentaine de personnes sont présentes dont Lucas, Leboucher, Millet, Laurens, Baudelot et Fortuné Henry. Une bonne partie de la réunion est occupée à parler des mouchards. A en croire Leboucher et Lucas, presque tous les anarchistes sont des policiers : « Si Faugoux a été condamné c’est qu’il a été dénoncé par ses amis. Si Ravachol a été exécuté, c’est encore la faute à ses amis »12.

Le samedi 6 août 1892, Fortuné participe a deux meetings dans la même journée. Il est d’abord à Saint-Quentin devant 200 personnes dont 60 femmes. Il y tient un discours où il n’est question que de faire sauter, supprimer ou tuer patrons, bourgeois, capitalistes, commissaires, etc.. « Il faut ouvrir le ventre à quatre ou cinq patrons et les autres rendront leurs comptes… Nous les jetterons par la fenêtre comme Watrin… Nous les dynamiterons… Il ne faut pas pérorer mais agir »13. Chaque phrase de Fortuné est accueillie par une salve d’applaudissements et de bravos.

Puis prenant à partie le commissaire de police, il l’invite à relever tous les délits qu’il commet pour lui permettre d’aller en cours d’assises, ce qui lui procurera le plaisir de faire une nouvelle conférence.

A Paris, la réunion est organisée par Lucas à la salle du Commerce, 94 faubourg du Temple. L’ordre du jour tel qu’il figure sur l’affiche et le tract tirés à cette occasion est le suivant : « L’Inquisition appliquée à Ravachol. L’ignoble délateur Chaumartin. La Propagande par le fait. Le droit à l’existence avec ses conséquences (Le droit au vol et à l’assassinat). La prostitution de la presse. ». Les orateurs sont  : Fortuné, Zévaco, Louis Vivier, la citoyenne Noël Berthier.14

Par courrier du 9 août 1892, le Directeur de la Sûreté générale insiste à nouveau auprès du ministre de la justice pour que les parquets où sont ouverts des instructions contre Fortuné accélèrent leurs procédures.

Le 14 août le Cercle International se réunit : Fortuné, Lucas, Renard, Vivier, Raoul Rodach et Eliska Coquus sont présents15.

Le 16 août une réunion publique organisée par Baudoin et Lucas se déroule salle Octobre 46 rue de la Montagne Sainte Geneviève, environs 60 personnes y assistent16. L’entrée est fixée à 20 centimes pour couvrir les frais de la salle. Il n’est pas formé de bureau.

Leboucher prend la parole et déclare que la bourgeoisie a cru abattre l’anarchie en guillotinant Ravachol, mais qu’elle a en en fait donné plus de force au mouvement anarchiste. « Les compagnons doivent faire des provisions de munitions pour faire sauter les bourgeois et pour ma part je ferai sauter magistrats et autres, toutes les fois que je le pourrai ».

Fortuné qui est le dernier orateur déclare que « les anarchistes ne peuvent s’allier aux collectivistes, car une fois les révolutionnaires parvenus députés ou conseillers municipaux, ils s’avachissent et deviennent bourgeois. Ravachol en faisant des explosions, a fait savoir que le mouvement anarchiste était vivace et s’il y a des tués et des blessés, il n’a fait que ce que font les bourgeois tous les jours en laissant mourir de faim les malheureux ou en emprisonnant les ouvriers qui se déclarent contre eux. Oui, compagnons, le vol et l’assassinat, c’est notre droit et notre devoir. Est-ce que de son côté, la bourgeoisie ne vole pas et n’assassine pas tous les jours ? Pourquoi ne ferions-nous pas comme elle. Tant pis pour ceux qui tomberont sous nos coups, il ne fallait pas que la classe capitaliste nous montrât l’exemple. Il y a eu 13 caisses de dynamite de volées à la Chapelle, qu’elle prenne garde ! Nous sommes les disciples de Ravachol.

La police est en mouvement , elle tient toute l’étendue de la Chapelle au Havre à l’effet de découvrir ces caisses. Espérons que les compagnons qui les ont volées les auront mises en lieu sûr et qu’on ne parviendra pas à les découvrir »17 . La séance est levée à minuit.

Le 22 août 1892 a lieu à Besançon dans la salle du bal du Moulin Rouge, avenue d’Helvétie, une réunion publique de Paul François Durey et de Fortuné Henry, les sujets annoncés à l’ordre du jour sont les suivants : « Pourquoi Ravachol ? Réformes et quatrième Etat. Autoritaires et patriotes. L’anarchie »18.

La réunion commence à 21 heures et Paul François invite à former un bureau, formalité qu’il qualifie de pure forme. Plus de 400 personnes sont présentes.

Paul François est un homme de taille moyenne, portant une barbe noire un peu grisonnante, cheveux noirs avec une raie au milieu, vêtu d’une redingote noire.

Il commence à dire quelques mots sur l’anarchie, puis il fait l’apologie de Ravachol « qui n’était pas un criminel ordinaire mais bien un homme énergique qui a volé pour manger et pour venir en aide aux camarades, il a très bien fait ».

A un moment, M. Leroy, rédacteur au Petit comtois, s’écrie : « Combien êtes-vous payés par le Ministère de l’intérieur, pour faire ce métier-là. C’est honteux de faire l’apologie du crime ! »

Un grand tapage se produit alors, les uns crient à M. Leroy de monter à la tribune, alors que d’autres invitent l’orateur à continuer.

Mais Fortuné Henry se présente à la tribune, il est petit et porte barbe noire, une ceinture rouge autour de la taille. Il proteste vivement contre l’accusation portée contre son camarade François qui est condamné à la prison pour ses idées anarchistes, les gestes qui accompagnent son discours montrent sa détermination.

Quelqu’un qui se trouve près de l’estrade passe un petit billet à l’orateur dans lequel on traite le Petit Comtois de « Journal de Wilson ». Fortuné s’écrie aussitôt : « Ça ne m’étonne pas, l’interrupteur est un rédacteur de journal de Wilson ».

Le tapage devient alors général et l’on entend plus ses paroles, il fait des gestes désordonnés et on s’aperçoit qu’il porte un revolver à la ceinture.

Lorsque le calme est rétabli, l’orateur parle de la patrie en termes violents, M. Leroy se tourne alors vers ceux qui ont approuvé Fortuné, en leur disant : « Applaudissez donc maintenant, vous qui applaudissiez si bien tout à l’heure, on vous prêche le vol, la trahison et l’assassinat ».

Le tapage recommence plus fort que jamais. M. Leroy s’élance vers l’estrade, saisit Fortuné à la jambe, celui-ci lui assène un coup de poing dans la figure. M. Leroy tente de lui enlever le revolver mais celui-ci se trouve déjà dans les mains d’un compère placé sur l’estrade.19

Le commissaire central monte alors à la tribune ceint de son écharpe tricolore et invite Jacquot, le président du bureau à prononcer la dissolution de l’assemblée à cause des voies de fait qui viennent de se produire. Il est 23 heures, tout le monde se retire sans que la police ait à intervenir.

Pendant la réunion des jeunes gens distribuent la Révolte et vendent des brochures à 15 centimes intitulées Ravachol anarchiste. Parfaitement !

Le 23 août 1892, une seconde conférence a lieu au même endroit, la salle est comble, il y a de 800 à 1.000 personnes. Fortuné prend le premier la parole, il prend position contre le parlementarisme et contre les députés socialistes qui jouent le même rôle que le tiers état en 89. Il parle ensuite du socialisme chrétien, disant que le clergé a déjà deux armes : l’éducation des enfants et l’appui des instructeurs, la troisième arme c’est l’argent, c’est pourquoi le clergé mène une campagne antisémite afin de s’emparer de la fortune des juifs.

Durey intervient ensuite pour expliquer ce que sera la société future. D’après lui « en répartissant également le produit du travail actuel, c’est 3.000 francs qui reviendraient par an à chaque homme, la somme affectée à chacun atteindra 20.000 francs de rente, l’anarchie établie »20.

Il annonce qu’il est, avec Fortuné, à la disposition des contradicteurs dans une troisième réunion qu’ils se proposent de faire. La réunion se termine à 22h30 et le public se retire sans incident.

Le maire de Besançon est décidé à empêcher que ces réunions deviennent une cause de trouble. Il fait pression sur le propriétaire de la salle pour qu’il ne loue plus le local21.

Les pressions municipales font leur office, la salle est refusée aux orateurs anarchistes. Ils font des démarches auprès d’un certain nombre de cafetiers de la ville pour avoir un local mais aucun ne veut leur louer22.

Le 27 août 1892, le Directeur de la sûreté générale adresse un nouveau courrier au ministre de la justice à la suite des deux conférences de Besançon pour lui demander encore une fois que les parquets saisissent les tribunaux23.

Dans deux notes internes, le ministère de la justice estime qu’il n’y a pas lieu d’engager des poursuites pour les deux meetings de Besançon24.En effet L’altercation avec M. Leroy n’est pas susceptible d’avoir une suite judiciaire, le rédacteur du journal ayant tout d’abord saisi Fortuné à la jambe. Quant aux autres infractions, F. Henry étant déjà poursuivi pour les mêmes faits dans d’autres juridictions, de nouvelles poursuites seraient sans objet puisque les premières affaires ne sont pas encore jugées.

Le 27 août 1892 Fortuné Henry est à Lille, venant de Paris. Il se rend à Roubaix 21 rue Jonneroy pour y rencontrer les compagnons Nanoutryne et Romans auxquels il a déjà rendu visite. Fortuné doit prendre la parole à une réunion annoncée dans le Père Peinard, pour le 28, à Marquette mais au dernier moment, il se fait excuser25.

Notes :

1Le texte de la brochure est reproduit en Annexe 1

2 Rapport de l’indicateur Zob 16 juillet 1892. Ba 77 Archives de la Préfecture de police

3 Une note de police du 20 juillet donne un tirage de 5.000 exemplaires. Ba 77 Archives de la Préfecture de police

4 Rapport du 24 août 1892. F7 15968 Archives nationales

5 Le Radical 1er mai 1894

6 Ba 1115 Archives de la Préfecture de police

7Rapport du 21 juillet F7 15968 Archives nationales

8Note du 22 juillet Ba 1115 Archives de la Préfecture de police

9Lettre du 25 juillet BB 18 6461 Archives nationales

10Le Gil Blas 27 juillet 1892

11 Rapport de l’indicateur Barbier du 30 juillet 1892. Ba 77 Archives de la Préfecture de police de Paris

12 Rapport de l’indicateur Barbier du 1er août 1892. Ba 1506 Archives de la Préfecture de police de Paris

13 Lettre du Directeur de la Sûreté générale du 9 août 1892. BB 18 6461 Archives nationales

14 Ba 77 Archives de la Préfecture de police de Paris

15 Ba 1506 Archives de la Préfecture de police de Paris.

16 Rapport de l’officier de paix du 17 août 1892. Ba 1145 Archives de la Préfecture de police de Paris

17Rapport du 17 août 1892 de l’officier de paix. Ba 77 Archives de la Préfecture de police de Paris

18Rapport du commissaire spécial du 23 août 1892. F7 15968 Archives nationales

19Le Petit Comtois 24 août 1892

20Rapport du commissaire spécial du 25 août 1892. F7 15968 Archives nationales

21Lettre du préfet du 24 août 1892. F7 15968 Archives nationales

22Rapport du commissaire spécial du 27 août 1892. F7 15968 Archives nationales

23BB 18 6461 Archives nationales

24Note 29 août 1892 et 9 septembre 1892. BB 18 6461

25Extrait du rapport du préfet du Nord du 29 août 1892. F7 15968 Archives nationales

Document :

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