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Archives Mensuelles: juin 2018

Inédit. La vie quotidienne de Ravachol à la Conciergerie. 2 mai 1892

30 samedi Juin 2018

Posted by fortunehenry2 in Documents

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Sûreté                                                   Paris le 2 mai 1892

Rapport

Surveillance de 12h du soir à 7h du matin

Le nommé Ravachol a passé une nuit calme. Il s’est réveillé au moment de notre départ.

Les inspecteurs

Charlet, Lécureuil, Laemmer

*********************

Sûreté                                                      Le 2 mai 1892

Rapport

Surveillance sur le nommé Ravachol

Nous avons l’honneur de rendre cpmpte à Monsieur le commissaire de police, chef du service, que pendant la surveillance exercée de 7 heures du matin à midi sur le nommé Ravachol, il ne s’est rien passé de particulier de nature à être signalé.

Le détenu a passé presque toute la matinée à écrire ses idées.

Richer, Maigre, Sénart

*********************

Sûreté                                                    Paris le 2 mai 1892

Rapport

La surveillance exercée à la Conciergerie de midi à 7 heures au sujet du nommé Ravachol, Léon, aucun incident ne s’est produit qui soit de nature à signaler au service.

Ce dernier est allé à la promenade de midi à 1 heure et depuis il a écrit.

Nous avons été relevés par nos collègues Charlet, Lécureuil, Laemmer

****************************

Sûreté                                                      Paris le 2 mai 1892

Rapport

Surveillance de 7h du soir à 12h

Le nommé Ravachol après une courte lecture s’est mis à prendre quelque nourriture. Ensuite il nous a dit que détestant la solitude et la détention, il préférait de beaucoup la mort.

A 9 heures, il s’est couché.

Charlet, Lécureuil, Laemmer

SOURCES : Arch. Préf. de pol. JA 8

Lettre de Louis Hébrard du groupe anarchiste La Misère de Sète à Victorine Rouchy. 1er novembre 1881

30 samedi Juin 2018

Posted by fortunehenry2 in Documents

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La Misère                                              Cette le 1er novembre 1881

Groupe anarchiste révolutionnaire

Commune de Cette

Cher citoyenne V. Rouchy Paris

J’ai reçu votre honorée du 28 écoulé, dans laquelle vous me dites que le journal anarchiste « La Révolution sociale » n’est pas prêt à paraître encore, ce que nous regrettons beaucoup.

Ici, nous sommes décidés à faire paraître un journal gratuit dans le courant du mois. Les travaux et démarches préliminaires sont fort avancés. Nous nous sommes entendus avec un imprimeur de notre ville qui nous fait les tirages de 2.000 exemplaires pour la somme de 65 francs, format du Révolté de Genève. Nous le feront paraître chaque fois que nous aurons la somme nécessaire.

Nous vous serions très obligés si vous pouviez nous envoyer quelques articles, ainsi que vos amis Buisson et autres amis de vos groupes, le plus vite possible, pour les faire paraître dans le premier numéro. Les articles seront absolument anonymes ou simplement la signature du groupe. Ce journal desservira gratuitement la région du Midi et sera envoyé dans les campagnes des environs de chaque département : Pyrénées Orientales, Aude, Hérault, Gard, Vaucluse et Bouches du Rhône, excepté Marseille qui nous absorberait complètement le tirage. Si vous pouviez nous donner aussi quelques adresses de correspondants étrangers, nous pourrions publier (manque un mot) mouvement socialiste international, enfin, aidez-nous de votre mieux en attendant que vous soyez définitivement en mesure de faire paraître celui de Paris.

Si notre journal pouvait paraître quelque temps, nous pourrions faire quelques nouvelles recrues. Les dernières élections ont beaucoup fait pour nos idées, aussi avons nous eu la satisfaction de voir que les affiches que nous avions clandestinement placardées, ont été respectées et que les politiciens comptent désormais avec nous.

Nous avons reçu la circulaire des communistes libertaires d’Iowa, nous informant que deux compagnons étaient partis pour aller explorer dans la Floride un climat plus hospitalier, endroit à la production plus certaine.

Que l’Icarie, ne soit elle pas plus loin que l’Afrique ou l’Espagne, car il nous serait plus facile pour aller le grossir, ces pionniers infatigables à la recherche d’une société où chacun le bien être assuré par la Solidarité matérielle de ses membres.

Mais, vaut peut-être beaucoup mieux être encore ici, car on est plus en lutte et la lutte c’est la vie en quelque sorte. Nous avons beaucoup trop à faire ici, pour aller là-bas, où d’après ce qu’il me semble, on ne trouve à combattre que de fort loin.

La Révolution a trop besoin de nous pour que nous désertions les rangs de son armée.

Comment ! Maria serait peut-être mêlé avec les calomniateurs de la rue Keller ? Ce n’est pas possible, nous ne pouvons croire cela !

Nous sommes totalement désorientés, nous aurions besoin de savoir sur ceux que nous devons compter. Renseignez-moi personnellement et je vous promets de croire que le plus absolu secret sera gardé par moi.

Une poignée de main révolutionnaire à nos amis de Paris.

Hébrard Louis

Tailleur de pierres, rue des Cercleurs (prolongée)

Avez-vous vu Faillès* du groupe l’Alarme de Narbonne. Il se sera envolé sans doute avec les (effacé) des résolutions du Congrès de Londres.

*Groupe communiste anarchiste l’Alarme : G. Faliès, 254 place Perpignan. On le trouve aussi orthographié Falliès à Paris

SOURCE : IISH d’Amsterdam G. Brocher Papers. 120

Lettre de Louis Hébrard de Sète à Victorine Rouchy. 3 août 1881

29 vendredi Juin 2018

Posted by fortunehenry2 in Non classé

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Cette le 3 août 1881

Ma chère V. Rouchy

A mon arrivée de Béziers où j’ai resté trois jours avec les amis, j’ai reçu votre lettre qui confirmait le contenu de celle du compagnon Buisson reçue par les amis de Béziers avec prière de la communiquer aux groupes anarchistes du Midi. J’en ai pris copie et la lirai ainsi que la vôtre à la prochaine réunion tenue de nos deux groupes.

J’approuve hautement votre conduite vis à vis de ceux qui chercheraient à semer la division dans les rangs de l’armée révolutionnaire.

Évitez autant que possible les polémiques personnelles qui ne peuvent que porter un grand préjudice à notre cause.

Je regrette beaucoup la (illisible) de voir différente qui s’est manifestée relativement aux travaux du congrès de Londres.

Pour ma part, je suis hostile au bureau central de renseignements, préférant laisser l’autonomie la plus absolue aux groupes de correspondre lorsqu’ils le jugent utile.

Tout cela ne découragera pas de soutenir la Révolution sociale, tant que cet organe défendra les idées et les aspirations des révolutionnaires anarchistes.

Dimanche dernier, nous nous sommes réunis à Béziers dans le but de nous entendre pour la création d’un journal gratuit. Les groupes de la région du Midi s’imposeront par souscription facultative le montant des frais d’impression, etc…

Chaque tirage nous coûtera 70 francs de 2.000 exemplaires et paraîtra chaque fois que le montant sera suffisant.

Veuillez donner une poignée de main révolutionnaire à tous les compagnons de l’Alliance des groupes révolutionnaires des V, XIII arrondissements, etc…

Révolutionnairement à vous

Hébrard Louis

Pour ce que vous me demandez de Buisson*, c’est la première chose dont j’entends parler et cela m’étonne beaucoup. J’ai connu pour la première fois le compagnon Buisson, lors du Congrès national de Marseille, mais je n’ai jamais entendu dire qu’il fasse commerce pareil. Tout cela est déplorable. Un compagnon m’apprend que l’ami Sibilat a reçu une lettre de Gautier. J’irai le voir et le prierai de m’en donner connaissance et je verrai s’il en dit quelque chose de tout cela.

Salut et solidarité

Hébrard Louis

*Il s’agit de Ulysse Buisson, 31 rue de Beaune du Groupe Les Incendiaires de Paris.

SOURCE : IISH d’Amsterdam G. Brocher Papers. 120

Inédit. La vie quotidienne de Ravachol à la Conciergerie. 1er mai 1892

29 vendredi Juin 2018

Posted by fortunehenry2 in Documents

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Sûreté                                                   Le 1er mai 1892

Rapport

Surveillance sur le nommé Ravachol

Nous avons l’honneur de rendre compte à Monsieur le commissaire de police, chef du service, que pendant la surveillance exercée de 7 heures du soir à minuit, il ne s’est rien passé de nature à être signalé.

Le détenu s’est couché peu de temps après notre arrivée et dormait lorsque nous avons été remplacés par nos collègues.

Richer, Maigre, Sénart

********************

Sûreté                                                        Paris le 1er mai 1892

Rapport

Surveillance du nommé Ravachol

La surveillance exercée à la Conciergerie, de minuit à 7 heures du matin, au sujet du nommé Ravachol Léon, aucun incident ne s’est produit qui soit de nature à signaler au service.

Ce dernier a passé une nuit très calme.

Nous avons été relevés par nos collègues Charlet, Lécureuil, Laemmer.

Les inspecteurs

(illisible)

*****************************

Sûreté                                                         Paris le 1er mai 1892

Rapport

Surveillance de 7h à 12h du matin

Le nommé Ravachol a passé presque toute sa matinée à manger.

Il a remis à Monsieur le directeur quelques feuilles de papier sur lesquelles il a transcrit quelques pensées que nous n’avons pas pu lire. Toutefois ce doit être relatif à son appréciation sur l’existence.

Les inspecteurs

Charlet, Lécureuil, Laemmer

*********************

Sûreté                                                             Le 1er mai 1892

Rapport

Surveillance sur le nommé Ravachol

Nois avons l’honneur de rendre compte à Monsieur le commissaire de police, chef du service que pendant la surveillance exercée de midi à 7 heures du soir, sur le nommé ravachol, il ne s’est rien passé de particulier de nature à être signalé.

Le détenu a eu la visite de Monsieur le directeur de la Conciergerie à trois heures et est allé à la promenade jusqu’à 3 heures ½.

A 4 heures il a dîné de bon appétit et s’est plongé dans la lecture des livres de voyage qui sont à sa disposition et dans laquelle il s’absorbe beaucoup.

Richer, Maigre, Sénart

SOURCE : Arch. Préf. de pol. JA 8

François PELISSIER, membre du groupe anarchiste La Plèbe de Béziers

28 jeudi Juin 2018

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Anarchiste de Béziers (Hérault)

En 1881, Pélissier demeurait rue de la Citadelle à Béziers. Il était le correspondant du groupe anarchiste La Plèbe.
Ce groupe se nommait auparavant le Cercle des Amis réunis, ayant aboli présidences et statuts depuis 3 ans, avait voulu aussi s’affranchir de l’impôt que L’État lui imposait et, pour se faire, se transforma en groupe La Plèbe, anarchiste révolutionnaire. Le groupe se réunissait café Azam, 1er étage, avenue de la Gare, le samedi soir de chaque semaine.
Par lettre des 3 et 12 octobre 1881, le préfet de l’Hérault avait demandé au sous-préfet de Béziers de surveiller Pélissier.
F. Guy, Navare, F. Pélissier, F. Chabert, Séguier avaient fait paraître dans La Révolution sociale du 23 janvier 1881, un appel à l’abstention aux élections municipales.
Au congrès régional de Cette, le groupe La Plèbe se fit représenter par trois délégués anonymes et fit la proposition de nommer un délégué anarchiste pour représenter la région du Midi au Congrès international de Londres. Le groupe se composait alors de Marty, P. Servent, F. Guy, 2 rue d’Arcole, François Pelissier, F. Marty et Laffitte

SOURCES : AD Hérault 1 M 1091 — La Révolution sociale 23 janvier 1881 — Arch. Préf. de pol. Ba 1499

Jules Sibilat fondateur du groupe anarchiste des Ours de Sète

27 mercredi Juin 2018

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Cette, le 9 janvier 1883

Commissariat central de la ville de Cette et commissaire spécial

Parti anarchiste

Départ du sieur Sibilat*, mécanicien à Cette, pour Lyon

Monsieur le Préfet,

Je m’empresse de vous faire connaître que le sieur Sibilat, mécanicien, qui depuis plusieurs années, exerçait sur les groupes anarchistes de Cette, une grande influence, est parti pour Lyon depuis quelques jours.

Il ne doit pas encore s’être établi dans un logement particulier, car on m’affirme que les lettres lui sont adressées dans cette ville, poste restante.

36 ans, taille élevée, corpulence très forte, blond, porte lunettes de myope.

Le commissaire central.

*orthographié Sybilat dans le document

**********************

Cette, le 10 janvier 1883

Commissariat central de la ville de Cette et commissaire spécial

Société des Ours à Cette

Monsieur le Préfet

Des renseignements que j’ai lieu de croire sérieux, m’apprennent qu’avant son départ de Cette, le sieur Sibilat mécanicien, aurait formé une espèce d’association désignée sous le titre : Société des Ours.

Les sociétaires seraient chacun porteur d’une carte sur laquelle on aurait fait dessiner un ours, ils doivent l’avoir constamment sur eux, sous peine d’amende.

Le produit des amendes servirait à leur procurer de bons repas et de copieuses libations dans (document arraché) cafés connus en ville et à une maisonnette de (document arraché) Montagne Saint-Clair, à laquelle on donne la (document arraché) d’Émilie.

Il y a beaucoup de personnes qui affirment que cela a un but purement gastronomique, mais on m’affirme qu’une semblable société existerait (document arraché).

J’ai cru devoir vous en informer, pour le cas où le véritable mobile eut une tout autre portée.

Le commissaire central

SOURCE : Arch. Dép. de l’Hérault 1 M 1091

Inédit. La vie quotidienne de Ravachol à la Conciergerie. 30 avril 1892

27 mercredi Juin 2018

Posted by fortunehenry2 in Documents

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Sûreté                                                                   Le 30 avril 1892
Rapport
Surveillance sur le nommé Ravachol

Nous avons l’honneur de rendre compte à Monsieur le commissaire de police, chef du service que pendant la surveillance exercée de minuit à 7 heures du matin sur le nommé Ravachol, il ne s’est rien passé de particulier de nature à être signalé.
Le détenu dormait à notre arrivée et ne s’est réveillé qu’à 6 heures ½ du matin.
Richer, Maigre, Sénart

**********************

Sûreté                                                              Paris le 30 avril 1892
Rapport
Surveillance du nommé Ravachol

La surveillance exercée de 7 heures du matin à midi à la Conciergerie, au sujet du nommé Ravachol, Léon, aucun incident ne s’est produit qui soit de nature à signaler au service.
Ce dernier a écrit jusqu’à 11 heures, et depuis cette heure nous avons été à la promenade jusqu’à midi.
Nous avons été relevés par nos collègues Charlet, Lécureuil, Laemmer.
Gallet, (illisibles)

SOURCE : Arch. Préf. de pol. JA 8

NICEPHORE Jean

26 mardi Juin 2018

Posted by fortunehenry2 in Biographies

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Tailleur de pierres, anarchiste et syndicaliste de Sète (Hérault).

En 1881, Nicéphore fut membre du comité d’organisation du Congrès ouvrier régional du Midi qui se déroula à Sète. Il y participa comme délégué de la Chambre syndicale des ouvriers tailleurs de pierre et maçons. Il s’y déclara anarchiste et partisan de tous les moyens violents : « Le prolétariat ne doit prendre part à aucune élection ». Lorsque le moment de la Révolution sera venu, Nicéphore ne voulait qu’on ne recule devant aucun moyen violent et recommandait l’emploi du pétrole, de la dynamite, du picrate de potasse, de la nitro-glycérine, etc.
En 1882, il demeurait 3 avenue du Château d’Eau.
En octobre 1882, Nicéphore était le correspondant du « parti anarchiste ». Il recevait de nombreuses correspondances qui cessèrent avec les événements de Montceau-les-Mines.
Il se disait le représentant d’une fabrique d’armes de Saint-Etienne (Loire) et plaçait un assez grand nombre de revolvers à prix réduits.
Nicéphore était membre du Cercle du travail de Sète.

SOURCES : Arc ; préf. de Police de Paris Ba 32 — Arch. Dép. De l’Hérault 1M1091 — La Révolution sociale 10 avril 1881

Inédit. La vie quotidienne de Ravachol à la Conciergerie. 29 avril 1892.

26 mardi Juin 2018

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Sûreté                                                        Paris, le 29 avril 1892

Rapport

Le nommé Ravachol a passé une nuit fort calme.

Il s’est levé vers 6h1/2

Les inspecteurs

Charlet, Lécureuil, Laemmer

************************

Sûreté                                                                   Le 29 avril 1892

Rapport

Surveillance sur le nommé Ravachol

Nous avons l’honneur de rendre compte à Monsieur le commissaire de police, chef du service que pendant la surveillance exercée de 7 heures du matin à midi sur le nommé Ravachol, il ne s’est rien passé de particulier de nature à être signalé.

Le détenu continue à lire, nous a entretenu de ses théories anarchistes et a été mené à la promenade à 11 heures où il était encore lorsque nous avons été remplacés.

Richer, Maigre, Sénart

********************************

Sûreté                                                                      Paris le 29 avril 1892

Rapport

Surveillance sur le nommé Ravachol

La surveillance exercée à la Conciergerie, de midi à 7 heures du soir, au sujet du nommé Ravachol, Léon, aucun incident ne s’est produit qui soit de nature à signaler au service.

Ce dernier a lu toute la journée.

Nous avons été relevé par nos collègues Charlet, Lécureuil, Laemmer

Les inspecteurs

(illisible)

*************************

Sûreté                                                                                  Paris, le 29 avril 1892

Rapport

Surveillance de 7h du soir à 12h

Le nommé Ravachol après avoir lu, s’est couché vers 9 heures.

M. le directeur est venu le voir pour lui demander s’il n’avait aucune réclamation à faire. L’inculpé n’a fait aucune réclamation.

Charlet, Lécureuil, Laemmer

SOURCES : Arch. Préf. de pol. JA 8

Louis Hébrard le secrétaire de la commission d’organisation du Congrès ouvrier communiste-anarchiste de la région du Midi à Sète 1881, répond aux minoritaires.

25 lundi Juin 2018

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Cette, le 4 juillet 1881,

Chers compagnons de la Révolution sociale,

Nous sommes vivement étonnés de la lettre de Narbonne parue dans le Citoyen de Paris, numéro du 3 juillet, datée du 27 juin et revêtue des signatures de Bimard*, Gouiry, – et relatant certains passages des travaux du Congrès de Cette qui sont absolument erronée. Voici la vérité.

Lorsque le citoyen Tressaud, délégué de la Pensée-Libre de Marseille, en réponse au délégué du Cercle radical de Cette qui faisait l’apologie de Louis Blanc et de Victor Hugo, montrait la conduite de Louis Blanc pendant la semaine sanglante, et disait que pendant que celui-ci votait des remerciements pour les Versaillais, ses électeurs étaient massacrés par eux, – une voix de l’auditoire et venant des premières galeries, interrompit le citoyen Trassaud en disant que ce n’était pas le programme de Guesde, Tressaud répliqua : – pas plus Guesde que Malon, nous ne voulons les envoyer au parlement, car nous en ferons des Tolains et de Nadauds. Voilà l’exacte vérité ; ce n’est que la presse bourgeoise radicale et le sieur Bousquet qui dénaturèrent les paroles du citoyen Tressaud en assimilant Guesde et Malon à L. Blanc et V. Hugo.

Les délégués du Cercle de la Montagne de Narbonne et notamment Gouiry, signa la contre protestation adressée à Bousquet, dont il attribue à présent la rédaction uniquement aux anarchistes. C’est là, nous le reconnaissons, où le citoyen Gouiry est déjà de mauvaise foi.

Ils disent encore qu’ils protestèrent énergiquement dans les réunions préparatoires contre les violentes paroles du citoyen Tressaud prononcées la veille ; cela nous étonne beaucoup et nos collègues partagerons notre étonnement, convaincus comme nous que cette protestation n’a eut lieu dans aucune séance.

En effet, les citoyens délégués de Narbonne, dans la dernière séance, lurent la proposition suivante :

« Considérant que la division du parti socialiste telle qu’elle actuellement ne peut que causer notre défaite, mais que l’union fait la force : – Le congrès émet le vœu suivant :

Que l’on fasse disparaître toute qualification d’anarchistes et de collectivistes et que les diverses écoles se groupent sous le même nom de socialistes révolutionnaires. »

Le citoyen Marmier** seul qui vota toutes les résolutions avec les anarchistes, soutint la proposition Gouiry-Bimard. Il nous reste maintenant à savoir, comment auraient fait les délégués de Narbonne, s’ils avaient vu la majorité des délégués favorables aux principes collectivistes qu’ils défendaient ? Et nous répondrons nous même de la même façon qu’ont agi les délégués des congrès antérieurs, en déclarant le Congrès du Midi franchement collectiviste.

Nous ne pouvions faire ce qu’on fait les autre congrès, puisque les délégués étaient en majorité anarchistes ; nous ne pouvions déclarer que le Congrès du Midi était franchement collectiviste. Est-ce logique ?

Maintenant, cette proposition Gouiry-Bimard ne pouvait figurer au Compte-rendu officiel, puisque le citoyen Gouiry ne voulut pas la laisser entre les mains du secrétaire correspondant du Congrès.

Les citoyens Gouiry et Bimard se trompent quand ils disent que quatre délégués se prononconcèrent contre la majorité du Congrès. – Les résolutions ont été adoptées à l’unanimité moins deux voix (des deux délégués de Narbonne et six absents***).

Quant aux conclusions qu’ils disent avoir posées et avoir été rejetées par le congrès, nous n’en avons nullement connaissance, et nous sommes encore plus surpris de les voir figurer dans la lettre précitée.. Nous pensons fort qu’elles n’ont été formulées que dans l’esprit de ces délégués.

Quand à « l’illégalité dans l’organisation des congrès ouvriers », nous leur disons qu’un seul délégué représentait plusieurs groupes, et sauf les citoyens Gilly, de la Grande Combe, Marty de Graulhet et Hébrard de Cette, les autres ne représentaient qu’un seul groupe ou fraction de groupe, et les citoyens Gouiry et Bimard étaient dans ce dernier cas. En quoi donc peuvent-ils se plaindre des groupes ayant plusieurs délégués ? Nous leur dirons encore que ce n’est pas, grâce à ce qu’ils appellent une illégalité, que la majorité a été anarchiste, puisque l’ensemble des résolutions a été voté par 27 voix anarchistes, contre 2 voix collectivistes et 6 voix radicales absentes.

Voilà la vérité que nous défions à qui que ce soit de démentir.

Louis Hébrard.

La Révolution sociale 10 juillet 1881

*orthographié Bismark dans le document

**orthographié Marmiès dans le document

*** les délégués radicaux ayant quitté le congrès

Source : Arch. De la Préf de police Ba 32

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